Zavitsa, une ancienne colonie de bergers en Arcadie
Bien que seuls les locaux connaissent le village de Zavitsa, il est intéressant de le mentionner pour comprendre la difficulté de la vie autrefois dans certaines régions de Grèce. Ce village montagnard d'éleveurs s'étend au sommet de la montagne du même nom à environ 700 mètres d'altitude, aux confins des préfectures d'Argolide et d'Arcadie. Le mari de ma tante étant originaire de là, j'ai une certaine connaissance des lieux.

L'ascension débute au village de Xiropigado en Arcadie par une route étroite et sinueuse mais cimentée. Le trajet dure environ 25 minutes. Le paysage est montagneux avec des pentes abruptes et de vieilles maisons dispersées, très éloignées les unes des autres. Les maisons sont simples mais parfaitement équipées: four à bois, poulailler, enclos et pâturage. La végétation est sauvage avec des érables et quelques platanes qui se détachent du paysage.
La vie là-bas est simple et rude quelque chose qui nous paraît lointain et incompréhensible à nous qui vivons dans l'abondance. Autrefois on vivait dans la nature sauvage simplement pour joindre les deux bouts, sans plus, sans aucun divertissement ni même de voisins à qui parler. Aujourd'hui encore le paysage est resté le même rien n'a changé.

Les habitants étaient des éleveurs comme mon oncle et menaient une vie difficile car le troupeau devait être nourri, abreuvé, pâturé et traite quotidiennement des tâches indispensables et incontournables. Mon oncle et ma tante y ont passé la majeure partie de leur vie avec le troupeau.
Le centre du village est un plateau avec l'église de la Transfiguration du Sauveur, une vieille taverne et un ancien bâtiment qui abritait autrefois une école. La veille du Sauveur, le 5 Août, une grande fête avec musique live est organisée. Elle attire beaucoup de monde car les habitants des villages environnants aiment leur région et les fêtes sont un moyen de se divertir et de rencontrer leurs proches et les immigrants venus de l'étranger.

À l'église
La nature sauvage est interrompue par la présence de la dernière famille qui est une parente éloignée de la nôtre. Ils vivent de l'élevage de chèvres et ont transformé la vieille taverne en maison. Ils vivent comme autrefois, complètement isolés, au plus près de la nature et loin du rythme de la vie moderne, avec pour seule compagnie les chèvres, les chiots, les lapins, les poules et les chats.
Ensuite, nous sommes allés à la source du village essentielle pour la famille car elle fournit l'eau nécessaire à l'abreuvement des animaux. J'ai été impressionnée par le fait que nous étions en juin et que l'eau coulait abondamment.
Aussi ennuyeux que cela puisse paraître mes enfants se sont bien amusés après avoir rencontré les enfants de la famille et être entrés en contact avec les animaux. Ils ont eu l'occasion de découvrir des choses inédites, comme des «trokania» (cloches de chèvre), des houlettes et de visiter une ancienne bergerie qui stockait du lait et du fromage.
C'était la troisième fois que je me rendais à Zavitsa: la première fois en 1993 pour la fête de Savios, la deuxième en 2009 pour le mariage de ma cousine et maintenant, en 2025, nous y allions pour que ma tante fasse le ménage et nous l'accompagnions. C'est une fois tous les 16 ans! J'espère revenir à Zavitsa dans 16 ans!